True Grit [Trad Jacques Mailhos] by Charles Portis & Charles Portis

True Grit [Trad Jacques Mailhos] by Charles Portis & Charles Portis

Auteur:Charles Portis & Charles Portis [Charles Portis]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Gallmeister
Publié: 2022-09-03T00:00:00+00:00


LE LENDEMAIN, Rooster se réveilla et se mit à s’activer avant que le soleil n’émerge au-dessus des hautes crêtes de l’est. Il ne semblait pas trop mal en point malgré la longue chevauchée, les excès de whiskey et la nuit courte. Il insista pour qu’on se fasse du café et confectionna un petit feu de brindilles pour faire bouillir son eau. Ce feu ne dégageait presque aucune fumée, sinon quelques petites volutes qui se dispersaient tout de suite, mais LaBoeuf dit que c’était une imprudence stupide, vu à quel point nous étions proches de notre proie.

J’avais l’impression d’avoir à peine fermé les yeux. Nous n’avions plus beaucoup d’eau dans nos gourdes et ils ne voulurent pas que j’en prenne pour me laver. Je pris le seau en toile, y mis mon revolver, et descendis la côte à la recherche d’une source ou d’un ruisseau.

Au début, la pente était douce, mais elle devint d’un coup très escarpée. Les fourrés étaient de plus en plus denses et je m’agrippais aux buissons pour freiner ma descente. Je descendis, et descendis. Arrivée près du bas, alors que je redoutais l’ascension du retour, j’entendis des bruits d’éclaboussure et de chevaux qui soufflaient. Je me dis : “Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?” Puis j’arrivai à découvert au bord d’un petit ruisseau. De l’autre côté, il y avait un homme qui abreuvait des chevaux.

Cet homme n’était nul autre que Tom Chaney !

Vous imaginez sans peine le choc que j’ai pu avoir en voyant ce courtaud d’assassin. Il ne m’avait pas encore vue, et ne m’avait pas non plus entendue à cause du bruit que faisaient les chevaux. Il portait son fusil dans son dos, tenu en bandoulière par la corde en coton. J’eus envie de tourner les talons et de m’enfuir en courant, mais j’étais incapable de bouger. Je restai là, figée.

Puis il me vit. Il sursauta et mit très vite son fusil en joue. Il le braqua sur moi, me scrutant et m’étudiant depuis sa rive. Il dit :

— Bon sang, je te reconnais. Tu t’appelles Mattie. Tu es la petite Mattie qui tient les comptes. Ça alors.

Il rit et cessa de me braquer avec son fusil pour le repasser négligemment en bandoulière sur une épaule. Je dis :

— Oui, et moi aussi je vous reconnais, Tom Chaney.

Il dit :

— Qu’est-ce que tu fais ici ?

Je dis :

— Je suis venue chercher de l’eau.

— Qu’est-ce que tu fais ici dans ces montagnes ?

Je plongeai une main dans le seau et en sortit mon revolver Dragoon. Je lâchai le seau pour tenir l’arme à deux mains. Je dis :

— Je suis venu vous ramener à Fort Smith.

Chaney éclata de rire et dit :

— Eh bien, je n’y irai pas. Qu’est-ce que tu dis de ça ?

Je dis :

— Il y a une troupe d’officiers là-haut qui vous forceront à y aller.

— C’est une nouvelle intéressante, dit-il. Combien ils sont, là-haut ?

— Une bonne cinquantaine. Ils sont tous bien armés, et ils ne plaisantent pas. Ce



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